D’Arkadin à Talentsoft en passant par Criteo et Chauffeur Privé, les entreprises technologiques françaises font parler d’elles et se démarquent par leur dynamisme et leurs performances. Pour la première fois cette année, elles ont été plus de 500 à participer au Technology Fast 50, qui récompense les entreprises technologiques affichant la plus forte croissance au cours des quatre dernières années en France. Avec un taux de croissance moyen de 230% et un chiffre d’affaires moyen de 16 M€, ces entreprises « surdouées » démontrent que la France est une terre d’innovation et de création d’emplois.

Tous les ans depuis 2012, la France est le pays le plus représenté parmi les lauréats du Technology Fast 500 Europe, avec 94 entreprises de croissance présentes dans le classement final cette année. De belles pépites ont même été classées en tête du palmarès : Criteo, Ymagis, Weezevent notamment. Les points communs de ces championnes de la croissance : une forte spécialisation technologique, des financements externes et une ouverture très rapide à l’international. Alors, quel est le secret de ce succès « à la Française » ?

La France est d’abord un pays d’incubateurs : avec 80 incubateurs, le pays représente environ 10% des incubateurs et accélérateurs de start-up que compte l’Europe. Numa, The Family ou encore 50 Partners, parmi les plus connus, permettent aux créateurs d’entreprises innovantes de concrétiser leurs projets grâce à des programmes d’accompagnement – accès aux laboratoires de recherche ou à des partenaires industriels, coaching personnalisé ou encore aide à la levée de fonds. Parmi ces incubateurs, nombreux sont ceux qui voient le jour au sein de Grandes Ecoles et de grandes universités françaises comme Centrale Paris, l’ESSEC, l’Ecole polytechnique ou les établissements d’Université Paris-Est. Le monde des incubateurs va connaître prochainement un changement d’échelle avec le projet « Station F », financé par Xavier Niel, espace de 34 000 m2 en plein Paris qui pourra accueillir sous un même toit un écosystème entrepreneurial complet. Près de 3 000 start-ups sont attendues, ainsi que des investisseurs et des partenaires.

Les pouvoirs publics restent l’un des soutiens majeurs du monde des startups françaises, à travers des acteurs comme la BPI ou des initiatives telles que la French Tech et le réseau mondial des « French Tech Hubs » qui rassemble les communautés d’entrepreneurs français installés à l’international et aide les jeunes pousses françaises à s’exporter. Le gouvernement français a annoncé le 13 octobre dernier la création de 10 nouveaux FrenchTech Hub à l’étranger, en plus des 12 communautés French Tech déjà été labellisées à l’international. Cette annonce est d’autant plus importante que les villes (et à travers elles, les Etats), notamment Paris, Londres, Berlin, se livrent une compétition accrue pour attirer les plus belles start-up et, de ce fait, les investisseurs.

Le secteur privé n’est pas en reste : les grandes entreprises « traditionnelles » en recherche de nouveaux projets innovants mettent à disposition des startups, selon les cas, leurs consultants, leurs avocats, leurs réseaux d’affaires ou des budgets dédiés. Côté investisseurs, de plus en plus de fonds étrangers misent sur les startups françaises. Les fonds d’investissement américains, notamment, s’intéressent aux sociétés français car elles sont moins bien valorisées que les américaines. Par ailleurs, la baisse de l’euro face au dollar renforce le pouvoir d’achat des investisseurs venus d’outre-Atlantique. En 2016, les investissements dans les start-up françaises du numérique ont été équivalents à ceux dans leurs homologues londoniennes. Le Brexit va certainement jouer en faveur des investissements en France, qui se place aujourd’hui au 8ième rang des pays en termes d’attractivité pour les investisseurs et au 4ième rang des villes derrière Londres, Singapour et Toronto et devant Amsterdam.

C’est donc l’existence de ce large écosystème d’acteurs publics et privés, soutenant efficacement le développement des start-up innovantes dans les secteurs du numérique, qui explique en grande part le succès des « championnes » de la croissance françaises. La France a d’autres points forts, comme son système éducatif, dont la qualité est reconnue mondialement. Le système administratif est certes complexe en France, mais il est stable dans le temps à la différence d’autres pays.

Ces très beaux atouts font de la France un terreau particulièrement favorable à l’éclosion de nouvelles startups à succès, qui généreront à leur tour de la valeur économique et des emplois et constitueront un levier de compétitivité pour le pays. La capacité des entreprises technologiques à tirer la croissance de la France vers le haut n’est plus à démontrer : en 2015, le chiffre d’affaires cumulé des candidats de l’édition 2016 du Fast 50 était de 6,1 milliards d’euros. Une croissance vertigineuse, qui va de pair avec de nombreuses créations d’emploi. Sur les quatre dernières années, les entreprises du Fast 50 ont en moyenne multiplié par quatre leur effectif, passant de 10 à 40 salariés, et les entrepreneurs du Fast 50 estiment [1] très majoritairement que le développement du numérique et des nouvelles technologies va avoir des conséquences positives sur l’emploi, que ce soit à court terme (68% anticipent des créations d’emplois) ou à long terme (67%).

[1] Troisième vague du baromètre Humeur des dirigeants Fast 50, septembre 2016