C’est vraiment le vœu à faire, mais aussi la question qu’on peut se poser. Nous avons en effet vécu un mois de juillet particulièrement dramatique qui a pesé sur la reprise française et européenne. Elle s’est d’ailleurs arrêtée en France et a ralenti partout – le prix du pétrole le prouve. En même temps, nous allons vers les élections américaines, avec toujours plus de tensions et de risques, en attendant les autres – notamment en France et en Allemagne, plus un référendum en Hongrie et un autre en Italie. Nous sommes donc tous plus inquiets. L’investissement patine, comme l’embauche. Partout, les politiques monétaires jouent les prolongations, attendant toutes que la Banque fédérale américaine augmente ses taux – mais a priori, pour elle, rien ne presse.

Cependant, si l’inquiétude s’inscrit à ce point au rendez-vous de la rentrée, ce ne peut ni ne doit suffire. Il faut toujours savoir que les innovations avancent, que les jeunes (mais pas seulement eux) veulent changer le monde, que les start up sont partout, dans les pays développés et, de plus en plus, dans les pays émergents. Alors, pour faire aussi reculer le terrorisme, il faut soi-même se réformer plus encore, autrement dit prendre des risques.

Bien sûr, les pays développés ne sont pas responsables de la vague de drames qui monte. En même temps, nous voyons partout monter le populisme et le protectionnisme, qui ne sont pas les bonnes réponses. Les bonnes réponses, ce sont l’emploi, la formation, l’échange pour construire ensemble des entreprises et des régions plus solides, au milieu de cette énorme révolution que nous vivons, qui combine technologie et globalisation. Mais c’est plus facile à dire qu’à mettre en place !

Il nous faut donc expliquer ce qui se passe et trouver les meilleurs moyens pour continuer à défricher le terrain de cette reprise. Il est particulièrement compliqué ce terrain, et c’est bien pour ça qu’il faut réfléchir et échanger plus que d’habitude et s’entourer de conseils. Facile à dire, encore une fois, mais il se trouve qu’aujourd’hui l’entreprise est le lieu social qui est, à la fois, le plus conscient de la situation et peut le mieux explorer des pistes de solutions, grâce à toutes ses parties prenantes, en les faisant travailler ensemble.

Oui, nous vivons une période plus risquée et dangereuse. Mais oui, en même temps, la conscience gagne que c’est seulement la coopération, avec l’échange et la confiance, qui permettront d’en sortir. Pas de solution miracle donc, mais partage d’expériences, acceptation des essais et des erreurs, formations et échanges d’informations pour avancer ensemble.

Flexibilité ou avantages acquis : nous connaissons biens ces mots qui synthétisent les deux positions face au changement. Les avantages acquis sont là pour éviter le « dumping social » – selon les uns, la flexibilité pour s’adapter au mieux à ce monde en changement rapide et total – selon les autres. Mais présenté ainsi, le dialogue est impossible, donc la solution absente. Ce qui s’est passé avec la loi El Khomri le prouve. Ce blocage est donc la marque des explications à donner et des alliances à nouer pour convaincre du changement et montrer qu’il n’y a pas d’autre voie que l’échange et le changement, en la sécurisant autant que possible. Seule la flexibilité permet de garder le maximum d’avantages acquis, en fonction de leur légitimité bien sûr.

Bonne rentrée donc, sans se bercer d’illusions, car la période ne s’y prête pas. Et donc au travail et plus encore à l’échange, comme jamais, car la période le demande ! On verra alors assez vite que cette attitude est la meilleure, la plus rentable financièrement et humainement. Bonne rentrée, donc !

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